Une menace grave et croissante pèse sur la région autour de la mine de sel de Parajd, après l’apparition de dépressions en forme de cratères à la surface du sol. La mine, complètement inondée et définitivement fermée fin mai,
risque désormais de s’effondrer à tout moment, mettant en danger les habitations et les habitants environnants.
« Dans la soirée, après l’évacuation initiale de dix maisons, les autorités ont procédé à l’évacuation de 45 autres habitations », a déclaré Bíró Barna Botond, président du conseil du comté de Hargita, exprimant son inquiétude face à la situation.
Les problèmes ont commencé à s’aggraver dimanche, lorsqu’on a constaté un affaissement du sol au-dessus de la mine Dózsa. Les autorités ont réagi rapidement en évacuant dix maisons par précaution. Depuis, la situation s’est encore dégradée :
le ruisseau Korond a rompu les digues protégeant la mine, inondant tous ses niveaux.
« Entre samedi soir et dimanche midi, trois affaissements en forme de cratères sont apparus au sommet de la mine, où le ruisseau Korond s’infiltre sous terre, ce qui indique un risque d’effondrement », a expliqué Bíró Barna Botond.
La gravité de la situation est renforcée par le fait que plus de 20 000 mètres cubes d’eau se sont accumulés sous terre, et si la mine s’effondre d’un seul coup, cela pourrait provoquer un « véritable tsunami ».
Plusieurs hauts responsables se sont rendus sur place, dont Bogdan Ivan, ministre de l’Économie ; Barna Tánczos, ministre des Finances ; et Sándor Petres, préfet du comté. Ils travaillent avec des experts à l’élaboration de scénarios d’urgence.
« Les experts ont été chargés de délimiter la zone qui pourrait être menacée dans le pire des cas si la mine s’effondrait complètement », a ajouté le président du conseil.
Face à l’extension de la zone dangereuse, 45 maisons supplémentaires ont été évacuées dimanche soir. Des digues temporaires en sacs de sable ont également été érigées pour limiter les risques d’inondation.
La situation souterraine est constamment surveillée, y compris la température de l’eau, afin de détecter rapidement toute fuite de gaz éventuelle, a précisé Bíró Barna Botond.
L’équipe opérationnelle de la protection civile nationale reste sur place pour stabiliser la situation. Des pompiers volontaires ont aidé à la construction des digues, bien qu’aucune intervention supplémentaire ne soit pour l’instant nécessaire.
Raed Arafat, secrétaire d’État à l’Intérieur, a déclaré sur place que la mine de sel de Parajd avait été inondée en mai lorsque le ruisseau Korond a percé la digue, entraînant un effondrement. Depuis, une activité microsismique est enregistrée dans la région.
Des experts de la Société nationale du sel (Salrom) ont installé deux types de capteurs pour surveiller les changements souterrains et le risque d’effondrement. La collecte et l’analyse des données dureront plusieurs mois afin de mieux prévoir les mouvements futurs.
Les 27 résidents permanents et les propriétaires des maisons de week-end évacués ne pourront revenir que lorsque la zone sera déclarée sûre. Aucune nouvelle évacuation n’est prévue pour l’instant, et la zone dangereuse n’a pas été élargie.
Les experts internationaux arrivés via le mécanisme de protection civile de l’UE doivent quitter Parajd mardi, mais resteront en contact avec les autorités roumaines. Sur leurs recommandations, une nouvelle technologie est utilisée
pour isoler le lit du ruisseau Korond, et deux digues construites ce week-end visent à ralentir le débit de l’eau et à empêcher le sel de contaminer les eaux environnantes.
Selon le dernier communiqué de la préfecture du comté de Maros, la situation s’est améliorée : la concentration en sel de la rivière Kis-Küküllő a diminué, rendant l’eau adaptée à l’abreuvement du bétail, mais toujours pas recommandée pour la consommation humaine.
Actuellement, 48 points de distribution d’eau desservent les 39 000 habitants de la région. La direction sanitaire du comté continue de tester la qualité des puits et des sources.
La mine de sel de Parajd est non seulement l’une des attractions touristiques les plus populaires de Székelyföld, attirant chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs, mais elle joue également un rôle crucial dans l’économie locale.
Cette crise représente un défi majeur pour la communauté locale et les autorités.